Du 5 juin au 5 juillet 2023 se déroule la treizième édition de la campagne nationale pour promouvoir l’allaitement maternel en France. Le slogan se porte sur l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie du nourrisson. Des sensibilisations diverses sont au programme. En outre, une installation de bancs d’allaitement est en cours dans la capitale. De plus amples informations dans ce qui suit !
Des bancs d’allaitement à l’initiative de la marque Elvie
Les Champs-de-Mars, le Jardin des Tuileries, la rue du Trésor et l’Hôtel de Ville de Paris, tels sont les endroits qui accueillent désormais un banc d’allaitement aménagé par l’entreprise Elvie. Le banc est doté d’accoudoirs et de coussins pour donner plus de confort aux mères allaitantes.
Il faut savoir qu’Elvie, une entreprise britannique créée en 2013, se donne comme mission l’autonomisation des femmes, grâce à des produits innovants. C’est dans cette perspective qu’elle a inventé, il y a quelques années, le premier tire-lait silencieux portable. Ce dernier permet de tirer le lait maternel tout en ayant les mains libres.
C’est suite à un sondage que la marque a décidé d’entreprendre cette initiative de banc d’allaitement. En effet, il en ressortait que 17% des mères déclarent avoir subi des critiques en allaitant leur bébé. D’un autre côté, près de 15% des femmes allaitantes se sentent mal à l’aise à allaiter en public.
Evidemment, ces chiffres ont alarmé l’entreprise britannique. Elle entend combattre les préjugés sur l’allaitement en invoquant le caractère naturel de cette pratique. C’est dans cette perspective que l’installation des bancs spéciaux a été initiée. Le but est de sensibiliser les passants sur le fait qu’il est normal d’allaiter en public.
Allaitement dans un lieu public : un sujet de discorde
En France, les incidents en rapport avec un allaitement de bébé dans un espace public se sont multipliés ces dernières années. Le cas d’une mère en visite dans un musée parisien a fait grand bruit. Elle a été priée d’aller allaiter son bébé aux toilettes pour ne pas heurter les autres visiteurs. C’est un exemple parmi tant d’autres.
Ceux qui sont contre l’allaitement maternel dans un espace public parlent d’une exhibition sexuelle pour qualifier cette pratique. Pourtant, les juristes arguent que l’exhibition impose un acte de nature sexuelle, commis dans un lieu public. De ce fait, l’allaitement qui sert de nourriture aux nourrissons n’est aucunement un acte de cette nature.
En réalité, il y a un vide juridique sur le sujet. L’allaitement maternel dans un lieu public n’est ni interdit ni autorisé normalement. Toutefois, le principe est que tout ce qui n’est pas interdit est autorisé. Pour avoir plus de clarté dans ce sens, quelques parlementaires ont déposé des propositions de loi.
Il en va, par exemple, de la députée Fiona Lazaar. En juin 2021, elle a proposé une loi qui reconnait un délit d’entrave à l’allaitement en cas d’intimidation ou d’interdiction d’une femme à allaiter son enfant dans un espace public. En outre, sa proposition précise le caractère non-exhibitionniste de l’allaitement. Cependant, son texte de loi n’a pas été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.
Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
“L’allaitement maternel est la meilleure source d’alimentation pour le nourrisson” dixit l’OMS. De ce fait, elle préconise d’allaiter le nouveau-né au sein de sa mère dans l’heure qui suit sa naissance. En outre, elle conseille de ne donner ni liquide ni aliment autre que le lait maternel à l’enfant pendant ses six premiers mois de vie. C’est le fameux allaitement exclusif du nourrisson.
Par ailleurs, l’organisation encourage l’allaitement à la demande. Ce qui veut dire d’allaiter le nourrisson dès qu’il le réclame, de jour comme de nuit. À partir de l’âge de six mois, elle recommande de donner des aliments en complément de l’allaitement maternel jusqu’à au moins l’âge de deux ans.
Du reste, une étude conjointe menée par l’OMS et le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) intitulée “How marketing of formula milk influences our decisions on infant feeding” met en lumière les pratiques de marketing abusives des fabricants des substituts au lait maternel. Depuis, l’OMS demande à chaque pays d’encadrer la commercialisation du lait artificiel.
L’objectif de l’OMS est d’atteindre un taux mondial d’allaitement maternel exclusif au cours des six premiers mois de vie à 50% d’ici 2025. Pour l’instant, les chiffres atteignent difficilement les 40%. Rien qu’en France, près de la moitié des femmes arrêtent d’allaiter avant l’âge de trois mois du nourrisson. Pourtant, selon l’OMS, l’allaitement maternel pourrait sauver 820 000 enfants de moins de 5 ans par an.
Les bienfaits du lait maternel
Premier aliment du nouveau-né, les vertus de lait maternel sur la santé de l’enfant se ressentent à court, moyen et à long terme. En effet, durant l’allaitement maternel, grâce au contact de peau à peau entre le bébé et sa mère, procure de la chaleur et renforce le lien entre les deux.
En outre, les enfants nourris au sein sont moins sujets aux maladies infectieuses et chroniques. C’est ce qu’en témoignent notamment les chiffres de l’OMS. D’après cette entité, l’allaitement réduit la mortalité infantile en diminuant les risques d’apparition de bronchiolites, de pneumonie ou de diarrhée.
Aussi, l’allaitement maternel renforce les défenses immunitaires et aide à avoir une bonne santé toute la vie. De plus, il accélère le développement cognitif du nourrisson. En effet, les enfants allaités au sein obtiennent de meilleurs résultats aux tests d’intelligence que ceux allaités au lait artificiel.
Par ailleurs, la maman allaitante n’est pas en reste. L’allaitement maternel lui est également bénéfique selon plusieurs études. Par exemple, en plus de renforcer le lien avec son enfant, l’allaitement maternel, contrairement au lait artificiel, est gratuit. Il fait donc du bien au portefeuille de la famille.
Autrement, l’allaitement maternel diminue les risques du cancer du sein et de l’ovaire. Quant à la pratique de l’allaitement maternel exclusif dans les six premiers mois de vie du nourrisson, elle prolonge l’arrêt des règles. L’allaitement maternel exclusif a, de ce fait, un effet contraceptif.