L’hydroélectricité occupe une place non négligeable dans le mix énergétique de l’Espagne. Elle représente en 2023 environ 9 % de la production électrique du pays, un chiffre en léger recul par rapport à 2021, où elle atteignait 12 %.
Toutefois, la production hydroélectrique espagnole est très sensible aux conditions climatiques, en particulier aux précipitations.
Une production fluctuante et régionale
La production hydroélectrique espagnole est loin d’être stable. En effet, le volume d’électricité produit varie fortement d’une année à l’autre en fonction des conditions météorologiques. Par exemple, la production a chuté de 32,7 % en 2022 en raison de conditions climatiques défavorables. Ce phénomène n’est pas nouveau : en 2017, la production avait déjà baissé de 47 %, avant de rebondir de 75 % l’année suivante.
Ces variations se retrouvent également sur le long terme. En 2010, la production était de 45,5 TWh, mais elle est descendue à 22,1 TWh en 2022. Cela reflète bien la dépendance de ce secteur aux précipitations. Malgré cela, l’Espagne se classe toujours au 8e rang européen en termes de production hydroélectrique en 2023. La majorité des infrastructures hydroélectriques sont concentrées dans le nord du pays, notamment en Castille-et-León et en Galice.
Une capacité installée de premier plan
L’Espagne dispose d’une capacité installée notable dans le secteur hydroélectrique, se classant au 5e rang européen en 2023 avec 20 425 MW. Cela représente 7,9 % du parc hydroélectrique total du continent, derrière des pays comme la Norvège et la Turquie. Au niveau mondial, l’Espagne occupe la 13e place, avec 1,4 % de la capacité totale mondiale.
Une part importante de cette capacité est due aux centrales de pompage-turbinage. Ces installations, qui permettent de stocker l’énergie pour une utilisation ultérieure, représentent environ 27,7 % de la capacité hydroélectrique espagnole, soit 5 650 MW. Cette technologie est particulièrement utile pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. À ce titre, l’Espagne se classe au 3e rang européen dans ce domaine, derrière l’Allemagne et l’Italie.
Des infrastructures de grande envergure
Parmi les infrastructures les plus emblématiques du pays, on retrouve le barrage d’Aldeadávila, situé dans la province de Salamanque. Avec une capacité de 1 147 MW, il est le plus puissant d’Espagne et produit en moyenne 2 300 GWh d’électricité par an. D’autres installations notables incluent le réservoir José María de Oriol-Alcántara II, avec une capacité de 915 MW, ainsi que les centrales de Cortés-La Muela et d’Almendra, cette dernière affichant une capacité de 810 MW.
De surcroît, le système des « Saltos del Duero », situé le long du fleuve Douro à la frontière avec le Portugal, est un ensemble de centrales hydroélectriques d’une capacité totale de 3 161 MW. Ce projet constitue un pilier majeur de l’hydroélectricité en Espagne. Un autre projet est en cours avec le leader des énergies renouvelables espagnol Iberdrola qui, prenant en compte les fluctuations hygrométriques dues au réchauffement climatique, prévoit des centrales hybrides (photovoltaïque + hydroélectrique). Ce projet prévu à Cerdillo, devrait pouvoir générer 86 MW. Une preuve encore une fois, à notre avis, qu’Iberdrola est une société sur laquelle miser et qu’investir en bourse dessus s’avère une stratégie gagnante.
Ainsi, bien que fortement tributaire des aléas climatiques, le secteur hydroélectrique espagnol dispose d’une infrastructure solide et occupe une place importante dans l’approvisionnement énergétique du pays.