Jeudi 15 septembre dernier, la mairie du Raincy ainsi que plusieurs domiciles du maire, Jean-Michel Genestier, viennent d’être perquisitionnés. D’après le parquet de Bobigny, il s’agit simplement de l’application de deux procédures bien distinctes.
Jusqu’à présent, les véritables motifs de l’incident ne sont pas encore divulgués au public. Quelques indiscrétions mentionnent toutefois des conflits d’intérêt au sein de la municipalité.
Que présage cet acte judiciaire en Seine-Saint-Denis ? L’affaire est-elle plus complexe qu’elle n’y paraît ? Zoom sur les dessous de l’histoire !
Des troubles depuis le mois de mai
Pour rappel, l’expert en logistique Jean-Michel Genestier a repris le pouvoir au sein de la ville du Raincy après sa réélection en 2020. Il a ainsi dirigé la municipalité tout en restant vice-président du Grand Paris Grand Est depuis cette date. Son mandat ne s’est cependant pas passé sans problèmes.
Parmi les plus notables, il est possible d’évoquer les incidents du mois de mai qui semblent d’ailleurs être à l’origine des perquisitions. Cela correspond à la cascade de démissions enregistrée par la commune. Ces départs concernent directement 5 élus au sein du conseil municipal qui restaient insatisfaits de la gestion de la ville.
Sandrine Ladisa, l’une des démissionnaires, dénonçait des agissements et des pratiques consternants. Elle évoque l’omnipotence du maire et des méthodes visant à faire taire les autres élus comme raisons principales de son départ. Selon l’ancienne conseillère, son dirigeant de l’époque agissait comme un gourou voulant tout contrôler et tout décider.
A la même période, la Chambre régionale révélait un rapport détaillé sur la gestion de la ville. En effet, la Cour des comptes dénonce des conflits d’intérêt inquiétants. Elle précise plusieurs irrégularités dans les processus d’achat de biens publics en dépit de la situation financière satisfaisante de la commune.
Une demande d’enquête en avril dernier
Les révélations de la Chambre régionale du mois de mai mentionnent deux problèmes importants. Le premier concerne un agent qui a démissionné à la suite d’une sanction disciplinaire. Le second conflit se rapporte à l’inaction de la mairie par rapport à un ancien salarié devenu prestataire en situation d’entrepreneuriat.
Face à ces irrégularités, l’opposition a demandé une ouverture d’enquête auprès du Procureur de Bobigny le 16 avril 2022. Pour l’heure, il n’y a rien qui lie cette procédure judiciaire aux perquisitions du 15 septembre 2022. Les responsables en charge de l’enquête restent encore discrets sur les raisons de ces démarches auprès de la mairie.
Ce silence n’empêche toutefois pas le groupe d’opposition de s’insurger de la situation. C’est le cas notamment de Nicolas Rondepierre qui dénonce les agissements du dirigeant de la ville du Raincy. D’après lui, la plateforme a déjà, de nombreuses fois, demandé des explications au maire Jean-Michel Genestier en vain.
Cet élu de l’opposition ne manque également pas d’évoquer les manquements dans la gestion de la ville notés par la Chambre régionale des Comptes. L’utilisation de l’argent public doit désormais être éclaircie pour rassurer les Raincéens selon lui. Il faut cependant attendre la fin de l’enquête pour avoir les fins mots de l’histoire.