La nouvelle stratégie de transition énergétique du Val-de-Marne a été votée le 27 juin 2022. Celle-ci mise essentiellement sur deux points importants, notamment la sobriété concernant la consommation d’énergie du département et l’utilisation plus poussée de l’énergie durable. L’objectif étant évidemment de répondre rapidement à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre comme indiqué dans le 6e rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). Détails.
Des objectifs énergétiques et climatiques ambitieux d’ici 2050
Face au contexte actuel, les institutions du monde entier doivent gérer leurs consommations d’énergie afin de limiter le réchauffement climatique. C’est dans cette perspective que le Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) invite tous les acteurs à revoir leurs stratégies énergétiques. D’après eux, afin d’atteindre cette limitation, notamment à 1,5°C, tout le monde doit y prendre part.
Le département du Val-de-Marne figure parmi les territoires qui se sont mis à la tâche. Le 27 juin 2022, son schéma directeur de la transition énergétique (SDTE) 2022-2027 a été voté et mis en place. Celui-ci s’appuie sur les résultats de recherche de nombreuses entités, à savoir l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’institut NegaWatt, le Réseau de transport d’électricité (RTE) et la GIEC.
Comme le précise le président du département, Olivier Capitanio, le but est de pouvoir conjuguer la neutralité carbone à la transition des énergies fossiles vers l’électricité. Des initiatives sont alors mises en place afin de réduire de manière progressive la consommation d’énergie et d’émissions de CO2 du territoire. L’objectif est d’atteindre une nette évolution par rapport aux chiffres enregistrés en 2012, d’ici 2027.
Pour plus de précisions, le département vise à réduire sa consommation énergétique de 24% et ses émissions de CO2 de 26% en 2027. Le projet dispose cependant d’une portée à long terme et envisage encore une amélioration de ces chiffres. Avec cette nouvelle stratégie de transition énergétique, le Val-de-Marne compte les limiter encore respectivement de 57% et de 87% d’ici 2050, par rapport aux chiffres de 2012.
Des initiatives exceptionnelles sur tous les fronts
Afin d’atteindre ces objectifs ambitieux, le département commence maintenant à réduire significativement sa consommation énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, le président Olivier Capitanio s’est attaqué directement aux dépenses énergétiques du patrimoine bâti du territoire, notamment en passant de l’équivalent de 4 piscines olympiques remplies d’essence à la moitié d’une piscine olympique d’ici 2050.
Bien évidemment, la sobriété énergétique est aussi désormais à l’ordre du jour. L’approche du département est de pouvoir systématiser cette pratique afin de réduire au maximum la facture d’énergie. Parmi les initiatives adoptées, il est possible de noter, entre autres, le remplacement de toutes les lumières par des LED moins énergivores. Il en est de même de l’utilisation d’outils numériques pour contrôler les appareils de chauffage et de ventilation.
Ces systèmes numériques s’adressent particulièrement aux équipements des collèges qui constituent les 60% de la facture énergétique du département. En 2022, une rénovation énergétique de ces sites a d’ailleurs également eu lieu avec une ligne budgétaire d’environ 93,5 millions d’euros. Ceci contribue non seulement à alléger la facture d’électricité, mais figure aussi dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement des équipements scolaires.
Par ailleurs, le département a aussi regroupé ses services centraux dans le quartier de l’Echat dans l’immeuble Eiffel. Il s’agit d’un bâtiment aux dernières normes environnementales encore en construction avec un investissement de 75 millions d’euros. Ultramoderne, ce site de 7 étages contribue à faciliter et à améliorer le quotidien des agents administratifs et du public.
Les derniers services du département du Val-de-Marne ont déménagé dans cet immeuble en juin 2023. Une fois totalement opérationnel, celui-ci contribuera à faire économiser au territoire pas moins de 6,4 millions d’euros par an, selon les estimations. Un chiffre qui est largement dépensé en matière de frais de locations de sites administratifs et de déplacements professionnels.
Vers la promotion de l’énergie solaire et de l’autoconsommation
Le recours aux énergies renouvelables n’est plus une question encore à discuter dans la stratégie de transition énergétique de Val-de-Marne. Déjà champion dans l’utilisation de la géothermie, le département veut aller plus loin en misant, cette fois-ci, sur l’énergie solaire. Le territoire prévoit ainsi d’améliorer la production de cette source d’énergie et d’équiper le maximum de surfaces possibles.
Cette année 2023, le déploiement de ce système continue avec un rythme prévu pour une dizaine de sites à exploiter par an. Selon Olivier Capitanio, une ligne spécifique d’autorisation du programme a d’ailleurs été inscrite dans le budget annuel 2023. Ceci entre évidemment dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement afin de financer l’acquisition des panneaux solaires nécessaires au projet.
Deux sites ont été expérimentés en premier lieu dans ce sens, à savoir les collèges Lucie Aubrac de Champigny-sur-Marne et Liberté à Chevilly-Larue. Vers la fin de l’année 2022, d’autres collèges ont suivi la marche. Il en est de même du nouveau bâtiment Eiffel à Créteil ainsi que du centre des services techniques de Valenton. Ces dispositifs ont permis de multiplier par 30 la production d’énergie en passant de 34 kWc à 1 042 kWc.
Cette initiative constitue évidemment une véritable aubaine pour le département de passer enfin à l’autoconsommation électrique. En effet, durant les vacances, les bâtiments scolaires n’accueillent plus de public, ce qui leur permet d’alimenter d’autres sites installés dans un rayon d’environ un kilomètre. Un accord avec l’opérateur d’énergie a justement été effectué dans cette approche pour récupérer ce surplus de production.
D’après Sabine Patoux, présidente déléguée à la Transition énergétique, cette démarche semble être plus rentable pour le département, en dépit de la redevance à s’acquitter pour permettre ce système. Bien entendu, d’autres initiatives sont prévues en ce qui concerne la maintenance et l’achat de ces matériels photovoltaïques. Cela reste valable pour la gestion et l’exploitation de la ressource qui peuvent passer à un syndicat ou des groupements de commande par exemple. D’autres initiatives « vertes » peuvent être citées comme le réseaux de recharge électrique dont nous parlions dans cet article ou alors le composteur du marché de Rungis qui permet de recycler fruits et légumes abîmés.