Vers une hausse de la taxe de séjour en Île-de-France en 2024

Les hôteliers franciliens sont sur le pied de guerre ! En cause, le spectre d’une augmentation de 200 % de la taxe de séjour prévue pour 2024, soit l’année des JO. Si cette mesure venait à être adoptée, Paris se hisserait au sommet du classement des capitales les plus taxées d’Europe, dépassant Rome, Bruxelles et même Berlin. Pour les professionnels, c’est un coup dur porté à leur compétitivité, d’autant plus qu’ils n’ont pas été consultés. Cerise sur le gâteau : cette hausse servira à financer les transports publics via Île-de-France Mobilités. Une pilule difficile à avaler pour le secteur hôtelier. Le point sur le sujet avec Stayforlong !

« L’orage » fiscal gronde sur les hôtels de la capitale

La scène hôtelière parisienne est en pleine effervescence en prévision des Jeux Olympiques de 2024. Mais cette effervescence est loin d’être celle que l’on pourrait attendre à l’approche d’un événement d’envergure mondiale… « Avec 200% d’augmentation de la taxe de séjour prévue en 2024, Paris et la région Ile-de-France décrochent déjà la médaille d’or de la fiscalité ! » soulignent avec ironie l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) dans un communiqué publié récemment.

Paris, joyau européen, risque de voir son éclat terni par une fiscalité qui la placerait, si les prévisions se confirmaient, en tête des capitales les plus taxées du continent, surpassant Rome, Bruxelles, Berlin, et même les incontournables Athènes, Madrid et Londres, s’alarment les deux organisations. Au cœur de cette tourmente, un accord passé entre Valérie Pécresse, à la présidence d’Île-de-France Mobilités (IDFM), et le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. L’entente évoque « la création au 1er janvier 2024 d’une taxe additionnelle à la taxe de séjour (…) perçue dans la région Ile-de-France et affectée à Ile-de-France Mobilités, avec un taux plafond de 200 % ». Autrement dit, une multiplication probable de la taxe actuelle par trois. A titre d’exemple, le tarif parisien, qui varie actuellement de 0,25 euro pour des établissements simples comme les campings à 5 euros pour les palaces de luxe, par nuitée et par personne, pourrait connaître une inflation inédite.

L’hôtellerie crie au « matraquage » et sonne l’alarme sur la compétitivité

Sans surprise, le secteur hôtelier parisien et francilien monte au créneau face à l’annonce d’une majoration de 200 % de la taxe de séjour en 2024. Pour les professionnels du secteur, cette initiative n’a pas été pensée en consultation avec ceux qui sont sur le front de la prestation touristique. « Prise sans concertation avec les représentants de l’hôtellerie-restauration, cette mesure pénaliserait durablement la compétitivité de la destination sur le tourisme d’affaires et de loisirs de la première région touristique de France », clament de concert l’Umih et le GNC.

Véronique Siegel, présidente de l’Umih hôtellerie française, ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de qualifier cette décision : « un matraquage fiscal qui va durablement impacter la compétitivité de nos entreprises ». Loin de se contenter de critiques, les institutions proposent également des solutions alternatives. « D’autres pistes de financement existent, par exemple en mettant à contribution les logements et les bureaux vacants », avancent l’Umih et le GNC.

L’écho de ces préoccupations est repris par d’autres acteurs du secteur, notamment Le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), qui mettent en garde contre les conséquences désastreuses de cette hausse sur la compétitivité des acteurs locaux. Ils affirment sans ambages : « La nouvelle hausse de la taxe de séjour vient franchement mettre à mal la compétitivité de l’hôtellerie parisienne et francilienne ». Par ailleurs, le spectre de la masse salariale n’est pas en reste. Les présidents nationaux et d’Ile-de-France du GHR, Didier Chenet et Pascal Mousset, rappellent la pression financière actuelle : « nous consacrons déjà dans les hôtels, cafés, restaurants plus de 40 % du chiffre d’affaires à la masse salariale ».

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